dimanche 17 novembre 2013

Vécu : Vidéo club



Au vidéo club du centre ville, je suis choqué par l'exposition des films pornos: le rayon le plus haut de chaque étagère du magasin. En bref, pour préparer sa soirée en cherchant une vidéo, impossible d'échapper à cette exposition continue.

Personnellement cela me dérange beaucoup, je me sens agressé par ces images et je n'ai pas trop envie de retourner au magasin. Je vais jusqu'à laisser ma femme choisir le film de chaque soirée. A un moment, nous avons même envisagé de laisser notre crédit sur la carte et aller chez un concurrent moins bien, plus cher et plus loin.

A plusieurs reprises j'ai eu envie d'en parler au commerçant mais cela est gênant. Difficile, pour un homme, de dire que l'on se sent agressé par ce type d'image, dans une société où la sexualité est banalisée et où l'on doit se montrer fort !

Il y a un an, j'ai pris mon courage à deux mains, profitant d'être seul au magasin pour en parler au gérant. Il a très mal accueilli mes propos en rappelant que depuis 30 ans l'organisation de son magasin n'a pas changé, que personne ne s'en était jamais plaint et qu'un rayon spécifique stigmatiserait ses clients lorsqu'ils prendraient ces vidéos. Enfin, perchées à 2,20 m du sol, c'est nettement mieux que dans les bureaux de presse où les magazines sont à hauteur de poussettes.
Je n'insiste pas beaucoup plus.

Pendant la soirée, nous recevons un texto du video club: "j'ai placé les films au fond du magasin".
Le surlendemain, le marchand dit à mon épouse: "Cela m'a généré un sacré boulot de refaire toute ma numérotation et de ré-étiqueter les vidéos, mon employé y a passé également toute la journée, mais je suis content, en réorganisant j'ai pu mettre des films que je ne savais plus comment mettre en valeur, transmettez un grand merci à votre mari."

Touché par cette action du vendeur, je repasse 3 jours après, souhaitant le remercier. A ma grande surprise il ne m'en laisse pas le temps : "Merci, merci pour votre honnêteté et votre courage, vous ne pouvez pas vous imaginer le nombre de clients qui me disent maintenant que c'est mieux depuis que ce changement". Aujourd'hui, lors de mes visites,  j'ai droit à un sourire complice accompagné parfois de "merci", "vous ne pouvez vous imaginer le nombre de clients qui sont contents", voire même "ce soir c'est gratuit pour vous, je vous dois bien cela".

Même si ça coute un peu, parfois il ne suffit pas grand chose, pour changer des choses ancrées depuis toujours et qui rendent heureux tout le monde...

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